mardi 9 décembre 2008

Mettre sur pause

Le jardinier n’est pas toujours au mieux de sa forme. Le temps n’y est pas…On prend en prétexte ce temps maussade et humide pour remettre à plus tard des tâches qui deviennent subitement pensums ou corvées. J’en connais pourtant de ces jardiniers imperturbables sous les averses et le vent, taillant sans broncher ou préparant de nouveaux travaux. Ils sont admirables… Pour d’autres (dont je suis) les bras vous en tombent parfois: le jardin parait brutalement en lambeaux. Les scènes ou associations qui provoquaient le ravissement prennent une allure lamentable. Tant pis, le jardinier fait une pause. Pour garder le moral, un conseil: saisir fébrilement son sécateur et récolter une grande brassée de saison, feuillage et fleurs blanches du laurier-tin, branches de lierres, tiges colorées de cornouillers, fleurs toutes rougies d’hortensias, fleurs gracieuses de schisostylis blancs ou roses... Un grand, très grand bouquet, « gorgeous » diraient les anglais, haut en couleurs pour faire chaud au cœur.

jeudi 4 décembre 2008

Champion : le rosier ancien Comte de Chambord

Il arrive que les jardiniers les plus enthousiastes soient au bout de quelques années déçus par les roses anciennes dont un certain nombre à l’expérience, outre une floraison éphémère (mais somptueuse…on leur pardonnerait donc) cumulent plusieurs handicaps. Certaines familles (comme les hybrides remontants) sensibles aux maladies réclament moult traitements chimiques, contestés désormais ; d’autres dégénèrent après quatre à cinq ans au lieu de prospérer. Certains rosiéristes ont d’ailleurs « fait le tri » et commercialisent seulement «les valeurs sûres». Indubitablement Comte de Chambord est de ceux-là, offrant des roses fin novembre, les «der des der» du jardin, à cueillir avant que la pluie, encore elle, les flétrisse…

vendredi 28 novembre 2008

La vie en rose : Saxifrage cortusifolia fortunei Black Ruby!

Ne faisons pas grise mine malgré ces jours de plus en plus courts, le temps sombre de novembre et le climat en tous points morose. Le jardin réserve toujours et toujours de belles surprises. Comme cette vivace, le Saxifrage cortusifolia fortunei Black Ruby. Encore une trouvaille de Dominique Voisin (pepiniere-laroche-saint-louis.fr). L’année dernière presque à la même date, je remarquais combien son cousin, le Saxifrage c.fort.Rubrifolia avait apprécié d’être transplanté dans de meilleures conditions (pour lui: plus de lumière bien qu’à mi-ombre, sans concurrence…). Le feuillage du S.Black Ruby, aussi charnu, quasiment noir du printemps à l’été, curieusement s’éclaircit et verdit à l’automne. Sa floraison d’un rose tyrien est étonnante. Puisque c’est sa première année au jardin, la touffe est modeste ; il faut se pencher pour l’admirer de près (devant les branches arquées d’un superbe arbuste persistant : le loropetalum). Bingo ! Le rose est quasi identique à celui des fleurs du loropetalum chinense Fire Dance qui lui fleurira en mars. Vous verrez !

dimanche 23 novembre 2008

Faire tapisserie : c’est un plaisir…

Le journaliste Didier Willery, auteur (discret) d’articles et d’ouvrages toujours intéressants, jamais avare de conseils pratiques, recommandait justement dans une excellente petite collection éditée chez Bordas il y a dix ans («Un jardin facile à entretenir. 300 idées…»), de «faire tapisserie» : mélanger et imbriquer des plantes très différentes, «comme dans la nature», ce qui simplifie le travail d’entretien, évite les maladies et la prolifération des parasites. Suivant ses conseils, le résultat parfois dépasse les espérances. Comme ici : le Persicaria microcephala Red Dragon (encore lui) qui s’étire et vagabonde s’est tellement emmêlé au géranium vivace Patricia que je n’ose les toucher. J’attendrai que les premiers gels rabattent le tout. En attendant moi aussi... je fais tapisserie.

lundi 17 novembre 2008

Complices: le viburnum Hillieri Winton et le persicaria Red Dragon

Il n’est pas toujours facile, quoi qu’on en dise, d’associer arbustes et vivaces. D’ailleurs Thierry Denis, excellent pépiniériste du Jardin du Morvan, est ferme sur ce point: son catalogue répartit clairement ses vivaces sur le critère suivant : («loin des racines» ou «qui acceptent la concurrence»). A l’expérience, les vivaces sont à surveiller étroitement. Sous peine de voir les hostas (et d’autres) dépérir par manque de lumière lorsque les arbustes doublent de volume, ou au contraire, par exemple, les asters Ashvi envahir le pied des fothergillas… Mais là, quelle complicité ! le Persicaria microcephala Red Dragon a profité de la viorne pour appuyer ses très longues tiges. Il allège le caractère un peu raide de l’arbuste et le mélange des couleurs en cette saison est un bonheur. Non?

vendredi 14 novembre 2008

Un grand Trophée pour le Pistacia sinensis

Dans la catégorie 'arbres et arbustes', lors de sa fête d’automne, St-Jean de Beauregard vient d’attribuer son Trophée 2008 au Pistacia sinensis, présenté par les Pépinières de la Preille. L’ayant planté au jardin l’hiver dernier je le regarde depuis d’un regard attendri (outre qu’admiratif). En quête de petits arbres «poussant relativement vite, d’origine asiatique, pour un bosquet, pas trop volumineux, pas difficiles, plutôt élancés, des caducs aux feuillages d’automne, un à deux persistants, des feuilles aux formes contrastées etc…» je l’avais remarqué sur le stand de Vincent Grellier des susdites Pépinières. Encore quasi inconnu le Pistacia sinensis (ou p.formosana Matsum) tout de suite séduit par son feuillage gracile, par les variations de teintes sur ses longues feuilles pennées et ses jeunes rameaux. Dès cette première année suivant sa plantation, il a pris de l’étoffe et n’a pas bronché face aux aléas climatiques. Si le feuillage d’automne fait sa réputation, les jeunes pousses du printemps sont elles aussi splendides. Comme il déteste les transplantations, il faut seulement prendre garde à bien choisir son emplacement (un conseil de Vincent Grellier).

jeudi 13 novembre 2008

Au vent mauvais

Le jardin a roussi, au sens propre du terme. Tout s’est précipité en quelques jours : les brutales rafales de vent ont grillé et arraché la plupart des feuillages qu’on remarquait particulièrement lumineux cette année.
Presque seul à résister l’érable japonais (acer palmatum type), pourtant situé dans un passage à courants d’air, est intact. Je lui rends grâce. Son cousin l’érable palmatum Senkaki (au feuillage d’automne doré de toute beauté) lui s’est totalement dépouillé ; heureusement le corail de ses jeunes branches, très visible en hiver, me consolera vite.Les fleurs séchées de l'Hydrangea quercifolia Snowflake, couleur cannelle.
Certes il subsiste encore parmi les verts persistants des teintes subtiles or, caramel, terre de sienne et d’ombre (pour ne pas dire pain brûlé) sur des arbustes et des vivaces.
Mais ce n’est plus «çà».
Les quelques fleurs délicates et claires des dernières floraisons semblent presque incongrues : les roses (ici Rush, plus pâle qu’en été, bien remontante) ou les infatigables schizostylis qui continuent à fleurir sans relâche…plus que jamais.

lundi 3 novembre 2008

Pour la Bagatelle

Pour les asters c’est la fin. Je rabats les différentes variétés au fur et à mesure qu’elles fanent afin d'éviter les semis intempestifs. (Encore que, je suis très fière depuis deux ans d’un hybride à feuillage pourpre, très costaud, apparu dans un endroit improbable….). Cela dit prenez rendez-vous l’année prochaine … à Paris et allez à Bagatelle. En contrebas du parc, à droite de l’entrée, un délicieux jardin (devant la romantique maison du jardinier) présente de longs massifs de vivaces dont une superbe bordure d’asters d’automne, bien étiquetés pour préciser les variétés. Tous des valeurs sûres. Le lieu est charmant, très cosy, en contrepoint de la célèbre institution « Roseraie de Bagatelle ». Et le parc est beau à cette saison.

vendredi 31 octobre 2008

Encore privée de caramel : le cercidiphyllum japonicum

On a beau écarquiller les narines, rien n’y fait. Ce n’est pas encore cette année que cet arbre, magnifique pour autant toute l’année, par son port et son feuillage, nous aura gratifié de son parfum. C’est tout l’un ou tout l’autre d’après ce qu’on dit. J’en ai pris mon parti d’autant que non loin de là le sublissime rosier moschata Autumnalis ne cesse d’embaumer l’air (à plusieurs mètres à la ronde) de son parfum de musc. Et cela sans interruption depuis le mois de juillet. Alors ne soyons pas trop gourmands !

vendredi 24 octobre 2008

Fleurs et fruits : le rosier Ballerina

Sa première floraison …est prodigieuse : pendant plusieurs semaines l’arbuste est entièrement couvert de fleurs. Mais ensuite il a été décevant : des bouquets çà et là sporadiques sans grande allure. Alors cette année, pour voir, je n’ai pas taillé les fleurs fanées pendant l’été. Le rosier est maintenant entièrement couvert… de fruits qu’il va garder jusqu’à l’hiver. En plus quelques branches dans les bouquets, ravissantes, tiennent longtemps. Et pour l’anecdote (on ne s’était pas concerté), Brigitte une amie jardinière en a fait, si l’on peut dire…, autant cette année sur son rosier, avec le même résultat : épatant ! L’origine du rosier Ballerina, qui porte bien ces 70 ans, est un peu mystérieuse. En tout cas il est anglais. Sans doute un semis du rosier botanique multiflora. Mais ensuite les avis divergent : selon les sources une sélection du révérend Pemberton (rosiériste amateur à ses heures, auteur de magnifiques rosiers : Pénélope et tant d’autres)…présentée par son successeur Bentall en 1937, à moins que celui-ci en soit lui-même l’auteur. Alors pour rendre à César….

jeudi 23 octobre 2008

La stipa arundinacea, le carex hachijoensis Evergold ,…et les autres

Le carex hachijoensis Evergold fin septembre
Balayé l’effet de mode. Les graminées ont fait leurs preuves. Dans des situations très diverses et des ambiances contrastées, du jardin de campagne au classique sophistiqué (outre le jardin «contemporain», of course!). C’est maintenant que les graminées apparaissent au mieux de leur forme, les miscanthus, les panicum virgatum,.. et qu’elles nous étonnent. Comme ces deux-là pour des raisons différentes. Ce carex a fleuri pour la première fois en dix ans, fin septembre. La stipa arundinacea au pied d’un jeune chêne chinois (quercus leucotriphoros)
Pour l’autre j’avais repéré la stipa arundinacea dans le parc de Lardy (calée près d’un if taillé en cône): l’hiver dernier dans le jardin un petit godet a été planté au pied d’un jeune chêne persistant. Vu l’envergure qu’elle a prise en une saison, pourra-t-elle y rester ?

mercredi 22 octobre 2008

Une plante plus docile qu'on croit : le persicaria amplexicaule

On les remarque en ce moment sur les Fêtes des Plantes. Vrai ou faux ? Les persicaria amplexicaule ne supporteraient pas d’avoir les pieds au sec. Faux à l’expérience. Ces persicaria (autrefois appelés polygonum, allez savoir...) sont vraiment résistants à partir de la seconde année, une fois installés et durables. Particulièrement celui-ci à épis blancs très gracieux (persicaria amplexicaulis alba). Certes s’il n'est jamais arrosé en plein été, les feuilles s’affaisseront et vont faner (surtout la variété Firetail à épis rouge cerise). Mais la première pluie le ragaillardit et il refleurit alors généreusement. Une plante en godet couvre rapidement plus d’un demi mètre carré. Il n’a pas besoin d’être divisé, il couvre le sol à décourager les adventices, il ne gêne pas ses voisins. Quoi de plus ? Il admet sans problème à ses pieds la présence de narcisses qui assurent en début d’année une première floraison.

mardi 14 octobre 2008

Vous prendrez du rosé ou du blanc ? …l’hydrangéa paniculata

Les hydrangéas font partie des arbustes dont l’attrait des fleurs…fanées est à prendre en compte dans la composition d’un massif. (Les abélias aussi). Les fanaisons ont parfois un charme fou, un rien nostalgique en cette saison mais qui va bien dans l’air du temps. Je ne taris pas d’éloges, vous le savez, pour plusieurs variétés d’hydrangéas japonais (h.serrata). Ne soyons pas ingrats vis-à-vis de leurs cousins des montagnes d’Asie, les h.paniculata.
L’hydrangéa paniculata Kyushu au port très naturel (rien à voir avec les mastodontes issus de nouvelles créations) garde longtemps ses inflorescences blanches et continue à fleurir tard dans la saison. Au contraire, les fleurs des cultivars Pink Diamond, Grandiflora, Burgundy Lace… d’abord blanches (comme tous les paniculata) prennent une fois fanées des tons délicatement rosés, subtils avec les anémones du Japon (Pamina) et les incontournables sédums d’automne (Autumn Joy).
En parlant d’hydrangéas, une très bonne nouvelle : Paul Dussine est de retour sur les grandes Fêtes des plantes. Un remarquable professionnel, sérieux, modeste qui ne vous fait pas de cinéma. Ses conseils sont précieux et ses plantes, à première vue discrètes, s’avèrent des espèces et variétés exceptionnelles, très bien élevées. Chapeau bas Monsieur Dussine !

dimanche 12 octobre 2008

Un nom compliqué pour une plante facile

Le schizostylis. Encore une plante au nom quasi imprononçable. Quant à garder en mémoire son orthographe… Mieux vaut l’étiqueter en place. Rouge (schizostylis coccinea Major), rose, blanc rosé ou blanc pur selon les variétés, ce rhizome bulbeux se multiplie rapidement (comme les crocosmias, en un peu moins rapide et encore) à condition de bien pailler autour pour garder le sol frais. Il se plait au milieu d’autres vivaces jolies à cette saison (graminées, echinaceas…) qui le maintiennent en pleine lumière. Car il n’apprécie pas d’être cantonné au-devant d’arbustes : il se couche alors quasi à l’horizontale et prend un air dégingandé voire pitoyable. C’est trop dommage, il a tant de grâce (On le recommande aussi pour les bouquets). Son allure gracile traduit mal sa robustesse. Et sa générosité : il faut le diviser souvent au printemps tellement il est prolifique. Un sans souci donc. Pourquoi est-il si peu répandu ?

mardi 7 octobre 2008

Question d’ambiance

Curieusement l’automne est aussi l’heure de sublimes floraisons blanches ou crémeuses qui pourraient faire croire au printemps. Elles rendent encore plus lumineuses les teintes chaudes de septembre octobre. Floraisons de vivaces (comme la classique anémone du japon Honorine Jobert) ou d’arbustes comme cet abelia chinensis, redécouvert par Vincent Grellier des Pépinières de la Preille (et pour lequel il a eu dans les années 90 un Mérite de Courson). Cet abelia n’a pas le port aussi évasé que son classique cousin abelia grandiflora. Il s’élève de lui-même et recourbe l’extrémité seulement de ses longues tiges fleuries (en bouquets plus denses que l’a.grandiflora). Sans intervention l’abelia chinensis formera un arbuste compact et léger à la fois. Peut-être faudra-t-il, comme son cousin, le tailler et le rajeunir régulièrement en supprimant quelques vieilles tiges, au ras du sol, chaque hiver. A voir.

samedi 4 octobre 2008

Un intrus : le géranium Ann Folkard

Comment ne pas aimer les surprises au jardin ? Le contraire du prévu, du maîtrisé, du cadré. Apprécier ce qu’on n’aurait jamais osé provoquer soi-même, le hasard, la délicieuse surprise d’être bousculé dans ses principes ou ses conventions. Un semis spontané qui crée une touche là ou il faut, quand il faut (mais on n’y avait pas pensé) ; une plante qui file, qui file loin de son pied comme ce géranium (un croisement obtenu par un anglais Oliver Folkard entre deux espèces sauvages : le psilostemon de Turquie et le procurrens du Népal….). Du magenta avec le rouge brique des sédums, c’était risqué !

jeudi 2 octobre 2008

Papillons volent ! Abeilles butinent ! et quoi encore?

A ce qu’il parait les insectes et les oiseaux se réfugient «en ville», qui serait moins toxique que la campagne. Un comble !…Les temps sont bizarres. Pour l’heure, abeilles et papillons sont ici nombreux sur les sédums et les grands asters. Une activité fébrile, presque bruyante. Il faut dire que ces plantes sont généreuses, à tout point de vue. Une simple bouture d’aster en godet … devient gerbe plantureuse dès l’automne suivant (pour les plus grands : de 80cm à 1m de circonférence et 1m à 1,50m en hauteur, quand même !). Pour changer des mauves (encore que…il y a mauve et mauve, le mauve presque bleu au cœur jaune, le mauve rosé exquis devant les feuillages pourpres, le mauve gris pâle qui vire au blanc…), l’aster violet Marina Wolkonsky accompagne somptueusement les grenats et les crèmes. Ce cultivar des asters de Nouvelle Angleterre («aster novae-angliae»), est sans problème d’oïdium, comme tous ceux de son espèce (on les reconnait par leurs feuilles rugueuses et velues). Ailleurs les asters rouge rubis (un autre de cette famille, «Andenken an Alma Pötschke», classique malgré son nom si compliqué pour la langue française…) sont presque devancés par les teintes vives des feuillages d’automne, cuivres et dorés, très en avance cette année.

jeudi 25 septembre 2008

A juste raison...la vogue des graminées

Ils ont bien raison, les Quibel du Jardin Plume, de vanter dans leur catalogue la grâce de la graminée deschampsia caespitosa et de ses inflorescences à contre jour. Dans la lumière blonde d’un début de soirée d’été, elle est simplement exquise. De près ou de loin on la remarque pour sa grande légèreté. De quoi convaincre maintenant des non jardiniers dubitatifs et faisant la moue au printemps devant des «touffes d’herbe» (pourtant bien jolis ces coussins ronds calés entre les asters… !). Après division (à faire régulièrement), il faut quand même patienter le deuxième ou troisième été pour la voir fleurir ainsi. Dorénavant pour ne pas "louper"une saison, j'en diviserai seulement un tiers ou la moitié chaque début de printemps.

samedi 20 septembre 2008

Une vogue chasse l’autre

Le «jardin médiéval» fut très en vogue il y une dizaine d’années. (Aujourd’hui c’est le jardin au naturel, mis à toutes les sauces). L’enthousiasme avait rapidement gagné les «amoureux des vieilles pierres», comme on dit. Plessis représentés sur les miniatures, végétaux listés dans une ordonnance de Charlemagne miraculeusement conservée (le Capitulaire de Villis) ou figurant sur l’inventaire de l’abbaye de St-Gall, (sempiternellement cité), ont été fébrilement mis en oeuvre. Mais ces fameux plessis ne durent solidement qu’environ trois ans (à remplacer donc très régulièrement) et nombre de ces plantes, familières ou non, ont rejoint depuis les potagers, dans l'air du temps... «Le jardin médiéval» n’a plus vraiment la cote, certains disparaissent, d’autres s’épurent. Comme celui-ci au chevet de la cathédrale de Cahors, visible seulement…à travers les grilles !

mercredi 17 septembre 2008

Une idée de Gertrude. La récup.

Une idée comme çà, mine de rien. Un détail qui sera vu (mais pas tout de suite), au bord du raidillon. Une touche de poésie et de générosité, comme partout chez Gertrude et Jean Pierre, heureux jardiniers (haut) perchés sur une colline quercynoise.

dimanche 14 septembre 2008

Un jardin « menthe à l’eau »

Pour se consoler de cet été 2008 frais et pluvieux dans une bonne partie de la France, pensons à ces jardins du midi rapidement desséchés et ravinés en plein été. Pas sûr…. Dans le Tarn et Garonne, sur un talus plein sud et une terre ingrate, Gertrude avec les conseils savants du pépiniériste Olivier Philippi a créé un grand massif qu’elle veut résistant et fleuri à toutes les saisons. Le jeu des volumes, les associations de couleurs, les transitions avec le paysage sont minutieusement réfléchis. Son jardin est généreux et rafraîchissant, la maison et la chambre d’hôte accueillantes…et très chaleureuses (cliquez).

samedi 13 septembre 2008

L’automne avant l’heure

Quel été ! Déjà à la mi août les feuillages ont commencé à prendre leurs couleurs d’automne, fusain ailé, viornes et cornouiller…Le manque de soleil, les jours sombres et courts de cet «été» raté en sont sans doute la cause (dixit Didier Château des Pépinières de la Grée questionné ce week-end). Positivons : vous connaissez l’adage : «à quelque chose près malheur est bon….» 2008 aura été une année de répit pour les végétaux qui ont tant souffert de la canicule et des sécheresses répétées ces dernières années. Une chance aussi pour la reprise des arbres et arbustes nouvellement plantés cet hiver. Il a tant plu… Certaines plantes n’auront pas cessé de fleurir, comme le rosier City of York en principe non remontant. Et l’hydrangéa Préciosa a gardé la magnifique teinte rubis de ses fleurs séchées (sans tourner au brun triste). Et si l’automne 2008 était un été indien ?

mardi 9 septembre 2008

Gina Lollobrigida la mystérieuse

Si vous aimez le jaune, si vous aimez les roses anciennes mais que décidemment Lucia est un peu trop «citron», je doute que vous soyez déçus par Gina Lollobrigida. Certes il s’agit d’un rosier moderne à grosses fleurs (une création Meilland de 1988) mais la fleur épanouie est si double et opulente qu’elle leur ressemble et mérite plus d’attention. Une amie jardinière en Provence (très douée pour la couleur) me l’avait recommandé pour son jaune vif et chaud sans être «tape à l’œil». Cette rose est à la fois pulpeuse et discrète comme l’artiste dont elle a reçu le nom. Le rosier s’élève bien plus que le 0,90cm souvent mentionné dans les catalogues. Robuste, il vit longtemps et bien nourri reste généreux pendant des années. Comme il est très remontant je l’ai placé en avant d’une viorne Xanthocarpum (à baies jaunes) «parmi la floraison mousseuse des verges d’or» (un conseil de M.T Haudebourg dans son livre : Roses et Jardins. éd.Hachette. 1995 réédité. Un livre toujours très pratique).

samedi 6 septembre 2008

Verveine de Buenos Aires

Verveine de Buenos Aires et armoise commune: des couleurs froides pour tempérer.

jeudi 28 août 2008

Le géranium Salomé

Il a failli périr l’année dernière, planté à la va-vite, à l’ombre mais trop à l’ombre et trop près d’un rosier, délaissé et à demi étouffé par ses voisins. Il n’a pas fleuri cet été-là. Sauvé in-extrémis, très chétif mais replanté « à l’air » tout début mars, entouré d’un rempart de brindilles pour le signaler (en péril), j’ai la joie cette année de le voir se développer et fleurir sans cesse depuis la fin juin. Car c’est un grand : il envoie loin ses longues tiges à fleurs et s’appuie ici sur le persicaria Red Dragon. Son coloris très particulier le distingue parmi les géraniums vivaces. D’ailleurs avec un nom pareil…Il fleurira jusqu’en octobre (dixit Dominique Voisin, son producteur: Le jardin de La Roche Saint Louis tél 02 21 03 77 26). Comme quoi, avant de condamner une plante qui semble végéter et déçoit, toujours se demander si on lui a donné les meilleures conditions de culture. Ne pas hésiter à la changer de place, une fois, deux fois même avant de conclure.

dimanche 24 août 2008

Du blanc pour la fraîcheur.

Méli-mélo de lys et de gaura: Du blanc pour la fraîcheur.

jeudi 21 août 2008

Le festival de Chaumont sur Loire : le bon cru 2008

Les sourires des enfants comme ceux des anciens font plaisir à voir… Jamais répétitifs ni pédants les jardins de l’édition 2008 donnent du bonheur à chacun selon sa sensibilité, sa curiosité dans une atmosphère décontractée. Tendance poésie et écologie : çà ce n’est pas nouveau à Chaumont qui a eu un grand temps d’avance. L’audace s’exprime cette année avec intelligence sans provocation (gratuite) ni élucubration pseudo-intellectuelle. Le public d’instinct ne s’y trompe pas. Il s’étonne, se laisse surprendre, s’approprie … en redemande. La découverte en visite guidée est épatante. Alors que depuis quelques années en France l’attrait pour le jardin semble s’émousser (au profit de la «déco» : feuilletez les magazines et voyez les jardineries…) le festival de Chaumont défend la création avec brio et plus encore la place du jardin… dans la vie.
Cinq pour un : Des plantes et des couleurs en 5 parterres qui derrière le miroir se mélangent…
Parmi la vingtaine de jardins de l’édition 2008, bravo à « Cinq pour un » création de deux architectes paysagistes belges (Virginie Pigeon et Sébastien Ochej).
Mon préféré est «Réflexions» du groupement d’architectes et sculpteur A.P.A.R.T. Un coup de chapeau à «Cocagne de jardin !» et à ses cinq jardiniers du réseau Jardins de Cocagne.
Réflexions: détail
Et puis je me suis enthousiasmée du côté rigolo du jardin «Le Parfait» (on peut glisser un petit mot dans un bocal et beaucoup le font) ou du parti subtil tout en prêtant au jeu des jardins Espèce de… !, Repos éternel, Entre 2, Forest Table … Fragment’ère est aussi plébiscité par les visiteurs. Surtout ne quittez pas Chaumont sans aller voir (à la Ferme du château) l’exposition de photographies sur les jardins ouvriers et jardins familiaux, oeuvre de photographes anonymes ou célèbres (Edouard Boubat, Robert Doisneau…). Elle est simplement magnifique.

Au jardin expérimental de Chaumont, quand les salades montées prennent l’allure de topiaires.

jeudi 7 août 2008

Vu dans les jardins en ce mois d'août

De superbes panicum et deschampsia (graminées), grands asters et crocosmias.

Achillée, stipa tenuifolia, pavot de californie, un mélange facile et joli dans un jardin sec et ensoleillé.
Persicaria amplexicaule, rudbeckia et aster d'été, si le jardin peut profiter d'une averse de temps en temps.

Fruits d'un rosier botanique, dahlias et crocosmias, mieux vaut arroser régulièrement.

mercredi 6 août 2008

Lequel est-ce déjà? le Grayswood!

A Catherine, Céline et tous les jardiniers en désir d'Hydrangéa, particulièrement les "bonnets de dentelle" (ou Hydrangéa à tête plate), je dédie cette photo de Grayswood. Il a pris cette semaine ses tons de rubis d'une élégance inouïe. Les hybrides à tête plate, plus légers que les hortensias "en boule", sont en réalité proches des espèces trouvées dans la nature (en Asie pour la plupart). Le bouquet de fleurs fertiles, minuscules, est entouré de quelques fleurs plus larges, stériles. Chez les hortensias "en boule", c'est le contraire, les obtenteurs ayant recherché par l'hybridation à former des boules de fleurs, les plus grosses et spectaculaires qui soient... Pour en savoir plus, dans la jolie petite collection "Comment les choisir et les cultiver facilement" (éditions Ulmer) Corinne Mallet a écrit un petit livre pratique, plein de conseils et d'informations pour comprendre cet arbuste, quasi incontournable au jardin.

mardi 5 août 2008

Gorgeous ou too much, le lys Star Gazer ?

Je vote pour… D’abord pour sa fidélité : voici un bulbe qui n’a pas dégénéré ici, bien au contraire. Il se fortifie d’année en année depuis sa plantation il y aura 4 ans à l’automne : le nombre de fleurs en grappe croit avec les années. Pour son parfum ensuite, capiteux sans être entêtant. Et puis grand par sa taille (1m à 1,50m) et par la largeur de ses fleurs en étoile , il rehausse à lui seul un massif d’arbustes intéressant au printemps (par la succession de floraisons blanches) et à l’automne (par la couleur des feuillages) mais un peu terne pendant l’été. Le brun pourpre d’un polygonum atténue la couleur forte du lys et fait le lien avec les feuillages des arbustes.

dimanche 3 août 2008

Graciles mais pas fragiles, les thalictrums

Pourquoi ne voit-on pas davantage les thalictrums au jardin? Est-ce leur allure si gracile qu'on les croit fragiles? Il n'en est rien (excepté si votre dévolu se fixe sur quelques espèces de collectionneurs....). Que ce soit les jaunes au printemps (Thalictrum lucidum) ou ceux de l'été, ils s'avèrent résistants, même au soleil et à une sécheresse passagère, et de longue durée. Comme ils apparaissent relativement tard au printemps (avec un délicat feuillage qui rappelle celui de l'ancolie, encore plus fin), un bambou fiché en terre marque leur emplacement... et sert de tuteur en saison si besoin. Les hampes sont hautes (entre 1m et 1,50m selon les variétés) et donc sensibles au vent. Celui-ci est le Thalictrum delavayi (ou dipterocarpum) Hewitt's Double jusqu'à aujourd'hui mon préféré (entre deux rosiers Comte de Chambord).

samedi 2 août 2008

Blue one, "Blue wave", un hydrangéa plus que parfait

"Bleu, bleu, bleu le ciel de Provence"... et cet hydrangéa rapporté de l'ile de Bréhat qui d'année en année depuis sa plantation double de volume et vire progressivement du rose layette au bleu d'encre. La nature du sol ou l'influence du paillis d'aiguilles de pins dont je garnis son pied régulièrement accentuant l'acidité de la terre? Cet hydrangéa à tête plate vient d' une bouture d'une variété ancienne très présente sur cette île bretonne, sans doute le macrophylla "Mariesii Perfecta" créé par le célèbre Lemoine en 1904 et (comme le rappelle le spécialiste A.Dussine) injustement nommé Blue Wave . Mais quand on voit là sa couleur, on admet ce changement de nom!

mercredi 30 juillet 2008

Et vient le temps des sedums et des hydrangéas

Ne nous y fions pas. Cette harmonie de tons pastels n’aura qu’un temps. Mis à part le sedum Linda et Rodney (quel nom rigolo ! un duo pour souligner le double ton de la floraison ?) tous les autres vont progressivement virer aux tons chauds et profonds des pourpres et grenats : le classique sedum Autumn Joy (ou HerbstFreude selon la langue) et l’hydrangéa Pinky winky, déniché chez un pépiniériste spécialisé en Belgique (pépinières de la Thyle). Comme il est encore jeune, j’ai taillé assez court l’hydrangéa pendant deux ans (assez tôt dans l'hiver, il ne craint pas le gel) pour le charpenter. Puis je suivrai les conseils de l’éminente jardinière de Vastérival : à l’inverse le tailler peu pour le laisser s’élever au-dessus d’autres arbustes et vivaces.

mardi 29 juillet 2008

Faire usage de tout : vive la récup ! (suite)

Impossible d’en connaître la provenance ni pourquoi et comment il est arrivé là, ce «caillou » …sans doute le vestige d’un balustre mais quoi encore ? Je ne l’ai jamais jeté. Il est resté des années durant par terre près de la porte d’une remise, à demi masqué par les feuilles d’un géranium vivace. Mais cet été, son ombre portée suffit à protéger une petite et fragile bouture d’hosta, à peine visible dans le paillis d’aiguilles de pin. Et comme ça je ne l’oublie pas.

lundi 28 juillet 2008

Pour faire des gammes gris argent, l’Anaphalis triplinervis

Même si l'argent peut jouer le conciliateur (entre des tons qui se heurtent, dixit Andrew Lawson. La couleur au jardin. éd. La Maison Rustique) il n’est pas toujours commode d’accorder la couleur argentée. Autant marier différentes plantes dans cette tonalité, comme le romarin, les lavandes, l'armoise ou l'helichrysum (au parfum de curry) dans le sud… Plus au nord pourquoi pas les oreilles d’ours, la véronique Hastata prostata…et l’Anaphalis triplinervis ? Trois vivaces de bordure, qui se plaisent aussi à mi-ombre (voire mieux en période de sécheresse). La longue floraison blanche de l’Anaphalis triplinervis prendra le relais de celle, très bleue, de la véronique. Des teintes qui rafraîchissent au plus fort de l’été.

samedi 26 juillet 2008

Les oreilles d'ours

Adorables ces "oreilles d'ours" : le stachys lanata Silver Carpet
Une amie non (encore) jardinière a littéralement fondu devant ces adorables "oreilles d'ours"qui s'étalent et prospèrent dans une bordure. Plus épaisses, larges et denses que celles du classique stachys, les feuilles (peut-on encore les appeler ainsi?) sont encore plus douces au toucher. Comme une fourrure...Un autre avantage : il ne fleurit pas et je n'ai pas à supprimer ces hampes quelconques, sans grand intérêt. Paresse, quand tu nous tiens!